Marcher à reculons
La Chine est le seul pays (à ma connaissance) où on peut marcher à reculons sans passer pour un gogol. C'est-à-dire, au mieux, sans subir le doux ricanement des passants et, au pire, sans se retrouver embarqué dans une ambulance si on a le malheur de croiser des VRAIS tarés.
Pourtant, marcher à reculons, il faut le faire savoir, c'est excellent pour la santé. Les Chinois ne le font pas parce qu'ils ont, avec leur langage à images, davantage développé l'hémisphère droit du cerveau. Non. Les Chinois marchent à reculons (dans les parcs, pas dans la rue, ils ne sont pas fous) parce cela fait vraiment du bien à la colonne vertébrale. Parlez-en à votre paléontologue, il vous le dira. L'être humain, ce petit animal dont vous croisez une multitude d'exemplaires différents le matin en allant au boulot ou, le soir itou, quand vous en revenez, l'être humain donc ne s'est mis debout que très tardivement. N'allez pas penser que c'est parce qu'il paressait tranquillement allongé sur l'herbe. Non. Avant de devenir un bipède, de se mettre debout, l'homme ou plutôt son ancêtre marchait à quatre pattes. Et puis, pour une raison sur laquelle les scientifiques discutent encore, il s'est mis debout. Cela a notamment permis au cerveau de se développer. Ça a l'air tout bête, dit comme ça. On se met debout et, hop, le cerveau respire mieux. Du coup il peut faire davantage de choses et se développer. On voit tous ces changements quand on étudie les crânes humains et leur évolution dans le temps. C'est ainsi que l'on peut également observer que l'homme ne s'est pas encore totalement redressé. Il manque un petit quelque chose pour être tout à fait droit. Et quand on marche à reculons on compense en partie ce petit quelque chose. L'effet sur le cerveau n'est pas garanti. Mais il est certain que ça fait du bien à la colonne vertébrale. En résumé: marcher à reculons, pour la colonne, c'est bon.