L’évangile selon Sha KeQi
On pensait que Sha KeQi avait décidé l’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan pour accentuer la « lutte contre le terrorisme ». C’était du moins la version officielle. Fortement critiquable, mais officielle. C’est aussi celle qui a été reprise par les médias pour commenter, le 20 août dernier, la visite éclair du petit Sha en Afghanistan après le décès d’une dizaine de soldats français. Sur les ondes nationales, on a pourtant saisi ce même jour dans la matinée des propos ahurissants (?) du même Sha KeQi venu exhorter en Afghanistan les soldats français à « finir le travail », et évoquant pêle-mêle « ces femmes prétendument adultères lapidées », « ces fillettes auxquelles on coupe la main ».
Oui, vous avez bien lu. Le petit Sha n’a pas hésité à faire l’amalgame entre la lutte contre le terrorisme et ces pratiques, certes condamnables, mais qui n’ont rien à voir avec le terrorisme. Pour esquiver la déroute de sa politique, pour évacuer les questions gênantes sur le « bourbier afghan » (comme disent désormais tous les experts et commentateurs), Sha KeQi fait vibrer la corde sensible. Et mêle incidemment les figures du terroriste et du musulman. La guerre menée en Afghanistan prend des allures de mission civilisatrice. Sha KeQi est dangereux non seulement en raison de la politique qu’il mène, mais aussi en raison de ces amalgames insidieux qui diffusent une idéologie nauséabonde.